Et puis parfois, on le deteste, plus que ca, on le hait…
Droles de sentiments provoques par le Vent !
Ce Vent d’ouest, Albane essaye de deviner quelles nouvelles d’Occident il veut bien nous apporter…c’est drole et un peu rassurant d’imaginer qu’il a d’abord caresse vos cheveux avant de venir nous voir !
Ce n’est pas possible qu’il continue encore longtemps avec cette force-la, il va bien finir par s’essouffler…
Mais il le prend ou tout cet air ? Avec tout ce que ca souffle depuis ce matin, il ne devrait plus y en avoir du tout de l’autre cote…Meme etonnement que pres d’une riviere : comment peut-il y avoir autant d’eau, qui coule avec autant de force, pendant autant de temps ?!
On sent toute sa force qui nous contre, qui nous appuie sur le corps, qui appuie sur les sacoches, la roue avant est emportee dans les bourrasques, ca siffle dans les rayons, …nous, on force sur les pedales, en se disant que ca va peut-etre passer. Il faut garder espoir si on veut continuer a avancer !
On alterne la place de devant, celle de celui qui force pendant que l’autre se repose un peu. Ca ressemble aux quarts de nuit “chouette, je peux dormir encore 1h, l’autre veille”. “Encore 1km de repos puis ce sera mon tour de passer devant”. Seuls moments de repit finalement !
On espere qu’avec la vallee a droite qui debouche sur la route, ca va modifier les mouvements d’air…et peut-etre annuler le Vent, ou mieux nous le mettre dans le dos !
Mais il ne faut pas rever, vallee après vallee, col apres col, tournant après tournant, le Vent persiste a suivre le sens de la route…
On aimerait lui rentrer dedans (ce qu’on fait malgre nous finalement!), le mordre, le frapper… on l’injurie a voix haute (qu'est-ce que ca fait du bien !), on s’enerve, on lui en veut. Avec toute l’absurdite que c’est que d’en vouloir aux elements naturels, aux choses qu’on ne maitrise pas…
Mieux veut garder son energie pour les pedales. On tente de se raisonner “allez, ca va avec le voyage, il y’a des jours plus galeres que d’autres…”. Et toujours cette force qu’on sent nous contrer “mais pourquoi?”. Ca donne envie de pleurer parfois ce sentiment d’impuissance. Meme dans les descentes, il faut forcer sur les pedales pour atteindre un petit 11km/h…et dire qu’on pourrait faire du 30km/h ! Ca degoute !
On prendrait bien un camion tellement on en a marre…sauf qu’il ne passe que des petites voitures, le coffre bonde, qui envisagent quand meme si gentiment de nous aider : “je peux peut-etre en prendre un des 2 ? ils se plient vos velos ?”. Ils sont tellement prets a tout ! On aurait a peine mis 2 sacoches dans leur coffre…mais c’est reconfortant cette envie d’aider !
Toute la journee, a chaque pause the dans une yourte ou une maison, Benoit se demene, avec son petit dictionnaire de russe et ses 2 mains, pour savoir si le vent va toujours dans cette direction, dans ce sens, d’ici vers la, de Khorog vers Murgab ?…rien n’y fait, ca semble depasser completement les gens qu’on interroge ! Ce discours de sourds fait sourire Albane…ca fait du bien d’etre a l’abri du vent meme si on l’entend se dechainer dehors et qu'il va falloir y retourner !
14 juillet…on ne savait meme pas que c’etait le 14 juillet, ce sont des cyclistes Suisses, Stephane et Jessica, croises en fin de journee qui nous l’ont dit avec leur charmant accent “ah, mais c’est votre fete aujourd’hui !”. Et ils nous ont confirme ce qu’on pensait, le vent souffle toujours dans ce sens-la ! Eux nous comprenaient, meme s’ils avaient le Vent dans le dos ! Ca a fait du bien de se sentir compris, on est reparti avec plus de courage…merci a tous les 2 et bonne route a vous !
ça fait plaisir de lire vos impressions et de regarder vos photos. Gaspard aime bien celle où benoit grimpe la côte sous la neige.
RépondreSupprimermargot
Excellente la photo de la mini tornade (est elle si mini que ça ?...).
RépondreSupprimerAllez où le vent vous mène, c'est plus sûr. :-))
Bonne continuation
Patrick