mercredi 15 juillet 2009

Les maisons pamiries

Tout le long de la Pamir Highway, route principale qui relie la pass de Koy Tezek a Khorog, puis le long de la Wacan qui forme la frontiere avec l'Afghanistan, on passe a cote de maisons bien particulieres.
Vues de l'exterieur, elles semblent simples : des maisons carrees en terre, souvent sans fenetres, avec une toiture plate qui forme juste une bosse en partie centrale.
Mais ca vaut le coup de passer la porte pour decouvrir les maisons pamiries !

La famille de Tahrmina construit sa nouvelle maison a Shitkharv, un village de 500 habitants dans la wacan. Ils sont dehors, les mains dans la boue, pour recouvrir les murs exterieur. Ca ne les empeche pas de nous faire signe a notre passage pour prendre le the.

Tahrmina se passe les mains dans le ruisseau et nous invite a rentrer dans sa nouvelle maison. Du the, on passe rapidement au repas traditionnel de midi dans le Pamir (identique au petit dejeuner d'ailleurs, et parfois au repas du soir sinon plus consistant) : du pain emiette dans du lait sucre. On decouvre les 4 enfants de Tahrmina : Moise, Praviz, Shobegin et Faramuch, le plus grand des fils qui organise le "chantier terre".
Faramuch et Tahrmina nous expliquent que les maisons pamiries sont construites selon des regles vieilles de plusieurs millenaires, autour de 5 piliers voues a Hassan et Hussein (de part et d'autre de l'entree), Ali, Mohamed et Fatima.










Vue de l'interieur, on comprend mieux la bosse centrale de la toiture : il s'agit d'une lucarne a deux pans, appelee Tsorkhona, construite en superposant 4 carres de bois representant les 4 elements. Elle permet d'apporter de la lumiere, d'aerer en relevant un pan et d'evacuer la fumee du poele central.

Entre les 5 piliers, c'est la fosse centrale au meme niveau que le sol exterieur. Tout autour, des piliers aux murs exterieurs, ce sont les banquettes surelevees d'une cinquantaine de centimetres. Elles servent pour dormir, cuisiner et s'asseoir en tailleur pour manger autour d'une table basse. Tout est recouvert de tapis, y compris les murs.
Le portrait d'Aga Khan, Imam des ismaelites, est accroche a un pilier. On le retrouve dans toutes les maisons ismaelites. Il a beaucoup fait pour le Tadjikistan, notamment pour le sortir de la famine dans les annees 90.

Faramuch nous montre egalement le four a pain construit sous une des banquettes qui permet en meme temps de chauffer la maison.

On n'a roule que 20 km ce matin, mais on accepte volontiers la dizieme invitation de Tahrmina pour rester jusqu'au lendemain.

Benoit se transforme l'apres midi en ouvrier de Faramuch pour recouvrir les murs de terre (ca ne change pas trop de la France finalement !) pendant qu'Albane cuisine un plat "francais" avec Tahrmina : alors, on a du riz, 5 oeufs deniches avec beaucoup de mal dans le village et quelques legumes, plus quelques biscuits...

Le soir, Benoit est invite a s'asseoir a cote du pilier Mohamed. C'est la place du Khalifa, le chef spirituel du village s'il vient dans la maison. C'est donc un honneur ! On cloture toujours le repas par un petit signe de priere : assis en tailleur, on presente les 2 mains a plat, on les joint devant le visage puis on les descend vers le buste en disant un petit mot qu'on n'a pas compris.
On dort le soir avec la famille, sur les tapis des banquettes, bien au chaud sous les nombreuses couvertures.

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