lundi 15 février 2010

Mais pourquoi ?

Les cabanes en bambou tresse et toits en feuilles de tek defilent sur le bord de la route. Elles sont construites sur pilotis comme beaucoup de maisons en Thailande.

Devant la porte d'une cabane, une femme accroupie me salue d'un large sourire "Sawat dii khaa ! Where are you from? "

C'est assez rare qu'on nous parle anglais, on s'arrete, la conversation s'engage et Smile (c'est son nom anglais) descend vers nous.

Entre elle et nous, il y a des barbeles.

4 enfants avec des pistolets en plastique et 2 vieilles femmes s'approchent aussi, curieux.
Comme on s'en doutait, meme si ca ne correspond pas a nos cliches de maisons en baches plastiques et tole, c'est un camp de refugies Birmans.

Smile se tient aux barbeles comme a n'importe quelle barriere, tandis que nous, on s'en eloigne instinctivement.
On lui demande si on peut venir de son cote, elle est d'accord mais le gardien thai du camp refuse : il faut une autorisation particuliere des autorites.

Avec surprise, on la voit ecarter 2 fils barbeles pour venir de notre cote, comme pour casser cette barriere, imaginaire et trop reelle a la fois.

Voir et parler a des gens derriere des barbeles, c'est la premiere fois que ca nous arrive.

On est sur nos velos, genes d'avoir autant de liberte tandis que Smile est dans ce camp depuis 2 ans, a attendre...Elle nous raconte son ennui a ne faire que manger et dormir car elle n'a pas le droit de travailler.
On apprend aussi que dans le camp, il y a plusieurs ethnies differentes qui ne se comprennent pas entre elles, si bien qu'elle ne peut meme pas leur enseigner l'anglais.



Officiellement, plus de 140000 refugies birmans vivent dans des camps de refugies en Thailande, mais la grande majorite des refugies ne se declarent pas aux autorites thaies par peur d'un changement de politique. On parle en fait de plus d'un million de refugies ou immigres birmans en Thailande.

Les camps sont officiellement transitoires, mais certains refugies sont la depuis une trentaine d'annees. Un systeme de cartes de couleurs leur donne petit a petit quelques libertes au fur et a mesure que les annees passent : sortir du camp pour cultiver un bout de terre, travailler et rarement la nationalite thaie.

Sentiment d'injustice, de tristesse. Mais pourquoi des gens doivent-ils vivre derriere des barbeles ?
Plaisir et soulagement de voir qu'il est finalement plus facile d'etablir un contact qu'on ne pensait.

1 commentaire:

  1. Ravi d'avoir de vos nouvelles.

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    http://www.tsfi.org/fr/actions/developpement/95-thailande-mae-sot-refugies-birmans-les-tic-contre-la-malaria-

    Bises

    Franck

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